Invasion de cepes.

Depuis la montée des fourmis, je suis me suis révélée arbre. Ma colonne vertébrale en tronc végétal est envahie de mycélium et se démyélinise. Ca pousse sous l’écorce, ça craquèle en silence.

Une petite pointe blanche transperce la croûte. D’abord à un endroit. Puis deux. L’absorbotrophie s’installe et prolifère. En silence. Le mélange sapotrophe sécrète et s’apostrophe en secret.

Un matin, trois feuilles de la cime se sont mis à blanchir en écho. Un éclat étoilé entre terre et cime. Un nuancier clairsemé lignivore qui alerte en couleur. Drapeau blanc de sédition. L’invasion chuchote et s’étend.

Je me suis souvent identifiée champignon. Je n’avais pas prévu de produire du cèpe.

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Mademoiselle Louve découvre la S.E.P.

Goodbye – RAMSEY

Des ruptures aux rupteurs.

Un seul geste, main à la gorge et pied au plancher. Le chemin à deux se divisent, et on se rend vite compte avec un regard dans le rétroviseur que l’âme attachée à notre émotion n’était qu’un fantôme. Un reflet des phares dans une lunette embuée. Il n’y avait personne. Le pouce levé pour dire stop n’autorise aucun arrêt. Seulement la vitesse qui enivre, et l’aiguille monte. Elle te salue joliment de la gauche vers la droite, comme une girouette qui te fait sentir le vent tourner dans ton estomac qui te retourne.

Les virages s’annoncent, et ta force centrifuge tes pensées. Ne pas se retourner, et suivre les voies tracées qui s’enfilent sous tes roues. Tu glisses, parfois tu crois que c’est ton cœur qui s’étire, mais ce n’est que ton âme qui vague et se couche sur la banquette. Encore un œil au lointain derrière, cette fois le soleil se lève, t’alarme la rétine, te fait froncer le regard. Il t’oblige et te soumet à ta propre détermination.

Si ta vie rentre dans un carton et que ce carton prend la place d’un coffre, c’est que tu n’étais qu’un cadavre qui attendait la prochaine aire pour s’enterrer.

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Mademoiselle Louve

Maux d’amour

Il y a des fleurs dans ses yeux et du génie dans ses cheveux. J’en perds mes mains et mes idées sont moites.

Si vous pensiez comme elle est belle, si vous saviez comme elle parle, si vous regardiez comme elle rit…

Elle est propriétaire de mon cœur et pas question de sous-louer. Je suis un locataire timide et entrepreneur foireux.

J’ai le judas facile et j’observe la façon dont elle s’amuse avec le verrou de ma porte. Ses doigts me filent la nausée – jamais elle ne trouve les clés que je lui tends. Elle joue comme elle parle, de l’âne au coq, jeu de dame aux plumes volages. Elle m’échappe et ne s’apprivoise pas.

Je lui ouvre la porte et elle passe par la fenêtre. Les débris qu’elle laisse derrière chacun de de ses passages ne se ramassent pas. Ses mosaïques sont affichées aux murs de ma mémoire.

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Mademoiselle Louve d’humeur rose